Le Dr An Tang, qui partage son temps entre la pratique clinique et la recherche, a laissé sa marque dans le domaine de la radiologie. On le connaît notamment pour sa contribution au développement du Liver Imaging Reporting and Data System (LI-RADS), un système de normalisation pour l’acquisition, l’interprétation et la déclaration relatives à l’imagerie du cancer du foie. Le LI-RADS a été adopté par l’American Association for Study of Liver Disease, qui étudie les maladies du foie, et est utilisé quotidiennement dans les services de radiologie du monde entier. Le Dr Tang a été le premier président du Comité permanent sur l’intelligence artificielle de la CAR, de 2017 à 2021.
Le Dr Tang est né à Hô Chi Minh (Saïgon), au Vietnam, et est arrivé au Canada avec sa famille en tant que réfugié politique en 1981. Il a grandi à Sherbrooke et à Montréal et se considère comme un Canadien français vietnamien d’origine chinoise. Il se sent également extrêmement privilégié d’avoir pu bénéficier d’un système éducatif exceptionnel. Grâce à sa formation et à sa motivation quant à la poursuite d’une brillante carrière universitaire, il a effectué des études de premier cycle et de cycles supérieurs. Aux yeux de sa famille, l’éducation supérieure était très importante et constituait l’un des plus grands indicateurs de réussite.
Le Dr Tang a étudié la médecine à l’Université de Sherbrooke et a effectué sa spécialisation en radiologie à l’Université de Montréal. Il a également poursuivi un fellowship en imagerie abdominale à l’Université de Toronto. Après avoir obtenu sa maîtrise en sciences biomédicales à l’Université de Montréal, il a effectué un fellowship en IRM hépatique avancée à la University of California, San Diego (UCSD) avec le soutien des bourses postdoctorales Fulbright et des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
Aujourd’hui, le Dr Tang est professeur titulaire de radiologie à l’Université de Montréal, pratique la radiologie abdominale au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et est directeur de la recherche en imagerie abdominale au Centre de recherche du CHUM. Depuis 2012, il bénéficie d’un financement de recherche des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Ses recherches portent notamment sur l’imagerie des biomarqueurs des maladies chroniques du foie et la détection du cancer du foie à l’aide de techniques d’IA. Il est membre du comité directeur du LI-RADS et co-président de son groupe de travail international. Il est l’auteur de 133 publications, qui ont été citées plus de 5 200 fois, et son indice h s’élève à 40.
C’est l’aspect visuel de la radiologie qui a d’abord séduit le Dr Tang; c’est pourquoi il s’est orienté vers ce domaine situé à l’intersection entre la physique, l’ingénierie et la médecine.
« Presque tous les cas intéressants d’un hôpital transitent par un service de radiologie. »
D’après le Dr Tang, une révolution quantitative a eu lieu au cours des deux dernières décennies. La pratique de la radiologie, auparavant centrée sur l’interprétation des résultats des radiographies, est désormais davantage axée sur la mesure des densités et de la fraction de matières grasses, un phénomène en adéquation avec la prévalence accrue du recours à des modalités comme la TDM et l’IRM.
Au fil des années, le Dr Tang a eu de nombreux mentors. Depuis son premier jour de résidence, il travaille avec le Dr Gilles Soulez, vice-président du Conseil d’administration de la CAR.
« Le Dr Soulez m’accompagne depuis le début, il m’a motivé à entreprendre une maîtrise. Le Dr Soulez a toujours été généreux avec ses stagiaires et a toujours cherché à les inclure. »
Le Dr Tang remercie également le Dr Claude Sirlin, directeur de recherche à l’UCSD. Ils ont travaillé en étroite collaboration sur l’IRM pour les biomarqueurs d’imagerie de quantification des graisses et le développement du LI-RADS.
À l’époque où le Dr Tang était président du Comité permanent sur l’IA de la CAR, qui était initialement un groupe de travail, il a contribué à la définition du mandat du Comité et dirigé des groupes de travail sur les considérations éthiques et juridiques, l’éducation, la technologie et les applications, la recherche et le développement. Il espère que les médecins et les patients en viendront à adopter l’IA, bien qu’il observe une certaine réticence et un manque de nuance autour de son rôle. En effet, il est important de faire la différence entre l’automatisation d’une tâche et le remplacement de tout un métier ou domaine par la machine.
« Nous continuerons d’avoir besoin de pilotes dans les avions, même si certaines tâches peuvent être automatisées. »
La CAR est extrêmement reconnaissante envers le Dr Tang pour ses immenses contributions au Comité permanent sur l’IA et au domaine de l’IA en radiologie.