Les Jeux olympiques 2020 nous ont offert de nombreux moments mémorables. Avec un record de 24 médailles, nos athlètes canadiens ont indubitablement marqué la scène mondiale. Avec trois médailles remportées en plus des quatre gagnées aux Jeux olympiques de Rio en 2016, Penny Oleksiak, nageuse de 21 ans, devient l’athlète olympienne canadienne la plus décorée de tous les temps. Andre De Grasse nous en a également mis plein la vue en gagnant trois médailles, dont une médaille d’or pour le 200 mètres et deux de bronze pour le 100 mètres homme et le 4×100 mètres relai. Les tirs de barrage du soccer féminin ont tenu les Canadiens en haleine, pour finalement aboutir à une médaille d’or pour le Canada. Nous ne pourrions pas être plus fiers de nos champions. Mais nos vedettes canadiennes ne sont pas les seules à mériter des félicitations. Il est également très important de reconnaitre le travail acharné des dizaines de milliers de bénévoles qui, dans les coulisses, ont permis à tous les Olympiens de donner le meilleur d’eux-mêmes.
L’imagerie médicale a joué un rôle à part entière dans le succès de cet événement. Alors que nous encouragions les athlètes dans le confort de notre salon, notre très cher Dr Bruce Forster était nos yeux et nos oreilles sur place et supervisait le service d’imagerie médicale aux Jeux de Tokyo 2020 en tant que membre du groupe Jeux (GJ) de la Commission médicale et scientifique du Comité International Olympique. Un total de 11 000 athlètes ont participé aux Jeux dans 33 sports différents. Le soutien radiologique pour les Jeux consistait en une polyclinique de radiologie sur le site disposant de deux appareils d’IRM 1,5 T, d’une unité de radiographie et de cinq appareils à ultrasons. Les TDM, peu nécessaires dans le cadre des Jeux olympiques d’été, étaient réalisées dans les hôpitaux de la région. Quatre autres appareils à ultrasons étaient également disponibles sur six sites d’épreuves, notamment le basketball 3×3, le basketball en salle, le volleyball, le handball, le rugby et le BMX. Le système d’ultrasons sur site, mis à l’essai lors des Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver, a été utilisé pour la première fois lors des Jeux olympiques d’été à Tokyo. Le Dr Kentaro Onishi de l’Université de Pittsburgh fera partie de l’équipe chargée de déterminer son rôle dans les soins aux athlètes et la prise de décision sur le terrain.
Un total de 23 radiologistes bénévoles et de 75 technologues en radiation médicale étaient présents lors des Jeux. La clinique d’imagerie médicale était ouverte de 7 h à 23 h et en moyenne 1000 examens ont été menés à bien tout au long de l’événement, l’IRM étant la modalité la plus utilisée. Cela mérite bien une médaille d’or de l’imagerie médicale! Environ 10 % des athlètes ont dû avoir recours à l’imagerie médicale pendant les Jeux olympiques. La polyclinique de radiologie était la troisième unité la plus fréquentée après celle de physiothérapie et de dentisterie. Les médecins du Comité national olympique (CNO) ont salué le service d’imagerie médicale pour tous les conseils fournis pendant les Jeux.
Le rôle du Dr Foster pendant ces Jeux était de participer aux réunions quotidiennes du groupe Jeux, de se rendre à la polyclinique pour superviser le programme d’imagerie, d’aider les médecins du CNO avec certains problèmes médicaux et de se rendre sur chaque site pour s’assurer que l’équipement médical fonctionnait à plein rendement et que les protocoles de sécurité appropriés étaient en place. Le Dr Foster était également chargé de surveiller les stratégies de gestion de la chaleur. Les Jeux olympiques ont réuni les meilleurs scientifiques du monde spécialisés dans le sport en condition de chaleur pour travailler aux côtés des athlètes.
Étant donné ses contacts étroits et fréquents avec les athlètes, le Dr Forster devait passer un test quotidien de dépistage de la COVID‑19 par réaction en chaîne de la polymérase (PCR) et signaler tout éventuel symptôme par le biais d’une application. Tous les athlètes et bénévoles devaient se faire contrôler la température entre 5 et 10 fois par jour et une application universelle était utilisée pour détecter tout éventuel cas contact. Au total, 680 000 tests PCR ont été menés à bien sur l’ensemble des acteurs des Jeux, dont la très grande majorité s’est avérée négative. Même si la plus grande préoccupation des Jeux olympiques d’été était à l’origine la chaleur, celle-ci a vite été remplacée par la pandémie de COVID : l’enjeu était d’assurer la protection de tous les athlètes tout en limitant la propagation de la maladie.
Sept projets d’imagerie médicale ont été conduits au cours des Jeux, y compris des études sur les fractures de stress, les déchirures musculaires et les blessures des muscles centraux. Le Dr Foster a eu l’occasion de mener des projets de recherche sur la spondylolyse et les lésions aux membres supérieurs dans les domaines du volleyball, du handball, du tennis et du javelot. Un symposium sur l’imagerie a également été proposé dans le cadre du programme universitaire pour les médecins du CNO, une initiative 100 % canadienne qui réunissait des spécialistes tels que le Dr Forster, la Dre Linda Probyn et le Dr Larry White, des leaders dans le domaine de l’imagerie liée au sport.
Les Jeux olympiques de Tokyo 2020 ont montré que l’imagerie médicale dans le domaine du sport était essentielle et qu’elle avait le potentiel d’optimiser les performances et de réduire les risques de lésions avancées chez les athlètes professionnels, amateurs ou occasionnels. La radiologie jouera un rôle tout aussi important dans le cadre des Jeux de Beijing 2022 et de Paris 2024, que le groupe Jeux est actuellement en train de planifier, ainsi que dans le cadre des Jeux de Cortina-Milan 2026 et de LA 2028.
« J’ai adoré mon expérience aux Jeux de Tokyo et je me sens privilégié d’avoir pu contribuer à fournir aux plus grands athlètes du monde les meilleurs soins possible grâce à l’imagerie médicale. J’aimerais saluer mes collègues radiologistes japonais et tous les bénévoles dévoués pour leur contribution au succès des Jeux olympiques 2020. Je me réjouis d’avance de pouvoir représenter de nouveau la radiologie lors des prochains Jeux olympiques. » – Le Dr Bruce Forster, professeur et directeur du département de radiologie de l’Université de la Colombie-Britannique, chef clinique, projet sur la pertinence de l’imagerie médicale (Medical Imaging Appropriateness), BC Patient Safety & Quality Council