En réponse aux demandes des membres en quête de directives formelles destinées aux radiologistes, la CAR a publié un énoncé de position recommandant l’arrêt de l’utilisation de la protection gonadique et fœtale pour les patients au cours des examens diagnostiques par rayons X. La protection des gonades et du fœtus demeure une pratique courante, malgré des données scientifiques probantes récentes montrant que la protection ne procure qu’un avantage négligeable (s’il y en a un) et s’accompagne d’un risque important d’augmentation de la dose de radiations du patient et de diminuer l’efficacité diagnostique de l’image.
Le nouvel énoncé de position s’appuie sur les efforts antérieurs de la CAR en faveur de l’arrêt de la protection gonadique et fœtale. En octobre 2019, la CAR a soutenu l’énoncé de position (en anglais) de la American Association of Physicists in Medicine (AAPM) recommandant l’arrêt de l’utilisation routinière de la protection gonadique et fœtale au cours des examens diagnostiques utilisant les rayons X. La déclaration de l’AAPM a été avalisée par de nombreuses organisations représentant des acteurs clés dans le domaine de l’imagerie médicale, notamment l’American College of Radiology (ACR) et l’Organisation canadienne des physiciens médicaux (OCPM). La CAR a également soutenu la publication d’un éditorial invité sur la question de la protection des gonades et du fœtus (en anglais) en février 2021.
La protection des gonades et du fœtus fait partie de la pratique routinière depuis plus de 40 ans. De nombreux territoires de compétence exigent son utilisation en routine par le biais d’un programme d’accréditation ou d’une réglementation. Au Canada, la recommandation fédérale sur la protection est fournie par le Code de sécurité 35 de Santé Canada, dont la dernière mise à jour date de 2008 (citant des normes de la CAR de 2005 qui ne sont plus en vigueur). Santé Canada conseille l’utilisation de protections des gonades si (1) les gonades se trouvent à proximité du champ ou dans le faisceau de rayons X; (2) le ou la patient(e) est en âge de procréer; et (3) les objectifs cliniques ne risquent pas d’être compromis.
Un vaste corpus de publications revues par les pairs et l’avis de nombreux experts ont indiqué que la santé des patients ne tirait qu’un avantage négligeable, ou aucun avantage, de la protection des gonades et du fœtus quand l’imagerie est effectuée en utilisant l’équipement actuel. Dans la majorité des cas, l’utilisation d’une protection gonadique ne contribue pas à réduire le risque d’exposition aux rayonnements du patient et peut même compromettre l’efficacité diagnostique de l’image.
Les normes réglementaires et d’accréditation doivent être actualisées pour tenir compte des données probantes récentes. La CAR est activement engagée auprès de Santé Canada en faveur d’une mise à jour du Code de sécurité 35. L’ensemble de la communauté radiologique doit plaider auprès des autres professions d’imagerie médicale et des agences gouvernementales et d’accréditation pour promouvoir les changements réglementaires nécessaires afin de mettre en accord les pratiques de protection avec les données probantes. Jusqu’à ce que les cadres réglementaires et les normes soient actualisés, les radiologistes, technologues et physiciens médicaux sont tenus de respecter les exigences en cours en matière de protection.
Résumé des recommandations
Sur la base des données scientifiques probantes récentes, l’Association canadienne des radiologistes (CAR) recommande ce qui suit :
- Nous recommandons d’arrêter l’utilisation routinière d’une protection blindée des gonades et du fœtus chez les patients nécessitant une imagerie diagnostique abdominale ou pelvienne par radiation ionisante.
- Les radiologistes travailleront avec leur équipe d’imagerie médicale pour promouvoir les changements nécessaires aux politiques et procédures locales des établissements pour s’assurer que ces politiques de protection tiennent compte des dernières données probantes.
- Dans le cas où des normes réglementaires et/ou d’accréditation existent à propos de la protection, il y a lieu de respecter ces exigences jusqu’à ce que la modification des dites normes soit approuvée.
- Si au cours de la période de transition vers les nouvelles politiques et procédures, un patient, parent ou tuteur réclame l’utilisation d’une protection, celle-ci devra être fournie.
Vous pouvez consulter l’énoncé de position sur le site Web de la CAR. Veuillez contacter la CAR pour plus d’informations.