Radiologiste mammaire reconnue installée à Ottawa, la Dre Jean Seely s’est engagée à réduire le taux de mortalité et de morbidité du cancer du sein, et de fournir une imagerie du sein de haute qualité, au Canada comme à l’international. Ce mois-ci, nous mettons en avant ses contributions à la profession, tout particulièrement son intérêt pour la diversité, l’équité et l’inclusion en radiologie. La Dre Seely propose des stratégies pour remédier aux inégalités de genre qui s’articulent autour de la collecte de données, l’éducation et la communication.
Elle est professeure titulaire au département de radiologie de l’Université d’Ottawa. C’est la directrice du service d’imagerie mammaire de l’Hôpital d’Ottawa et la directrice régionale de l’imagerie mammaire du Programme ontarien de dépistage du cancer du sein, pour la région Champlain. Elle est la présidente de la Société canadienne de l’imagerie mammaire (SCIM). La Dre Seely est la coprésidente du groupe de travail sur l’imagerie mammaire de la CAR et siège au comité exécutif du Programme d’agrément en mammographie (PAM) de la CAR. Elle siège également au comité de rédaction du Journal de l’Association canadienne des radiologistes (Journal de la CAR) et du Journal of Breast Imaging. Elle écrit régulièrement une rubrique sur l’imagerie mammaire au Canada pour l’infolettre de la Société d’imagerie mammaire.
En recherche, la Dre Seely s’intéresse à l’IRM mammaire, au dépistage du cancer du sein, à la qualité en imagerie mammaire et à l’expérience des patients. Elle a publié plus de 80 articles revus par des pairs et 10 chapitres sur l’imagerie mammaire et thoracique. Elle siège en tant que coprésidente du Female Physician Leadership Committee de l’Hôpital d’Ottawa. La Dre Seely a reçu la distinction de Fellow de la Société d’imagerie mammaire. Elle fut sélectionnée pour plusieurs prix de direction et de mentorat à l’Hôpital d’Ottawa et l’Université d’Ottawa et a récemment reçut l’Ordre du castor, un prix international pour la défense du dépistage du cancer du sein.
La Dre Jean Seely affirme que de nombreuses preuves démontrent que l’équité des genres et la diversité favorisent une organisation plus forte et fructueuse, ce qui serait bénéfique pour la communauté de la radiologie.
« La promotion de l’équité des genres et de la diversité est un facteur clé pour attirer des étudiants nouveaux et talentueux vers la radiologie », explique-t-elle.
Elle désire améliorer la connaissance de ce domaine et sensibiliser aux avantages de l’équité et de la diversité. La collecte de données, l’éducation et la communication sont des stratégies pour y parvenir.
Collecte de données
La collecte de données nationales et précises est la première étape pour identifier les inégalités de genre. Si nous n’avons pas conscience du problème, nous ne pouvons le résoudre. En tant que domaine concurrentiel, si l’on apprend que notre sous-spécialité de médecine ne fonctionne pas aussi bien que d’autres secteurs, nous y remédierons. Les auteurs d’une étude de l’American College of Radiology ont déterminé que chez les radiologistes, le nombre d’expériences de comportements injustes ou irrespectueux en fonction de leur genre et ethnicité a décuplé. Par rapport aux hommes, les femmes avaient plus tendance à indiquer que ces traitements étaient dus au genre (50,6 % contre 5,4 %), et 27,9 % de minorités sous-représentées affirmaient que ces traitements étaient dus à leur race, contre 2,6 % de répondants blancs non hispaniques. L’Association médicale canadienne a mené une étude pour comparer les inégalités dues au genre sur le plan salarial, sur la base du même nombre d’heures travaillées. Chez les radiologistes, les hommes étaient 1,3 fois mieux payés que les femmes. La radiologie se trouve au milieu de l’échelle comparé aux autres spécialités.
Éducation
L’éducation est nécessaire pour parvenir à un changement durable. Sensibiliser au rôle des préjugés inconscients et de la culture invisible réduira les obstacles qui empêchent les femmes radiologistes d’accéder à des postes de direction et de régler les problèmes d’inégalités salariales en raison du genre. Sensibiliser aux inégalités des barèmes d’honoraires dans nos provinces et territoires permettra de réduire ou de supprimer l’écart salarial entre les genres. Proposer des cours de direction à de jeunes diplômées entreprenantes leur permettra d’accéder à des compétences concrètes afin d’améliorer et d’affuter leurs talents de direction.
Communication
Une communication efficace est primordiale pour favoriser le changement. Il faut affirmer clairement en quoi le changement est nécessaire, ce qu’il faut faire, et que le fait de créer une communauté pour soutenir ce changement est capital pour cet objectif. La SCIM a convoqué un groupe de radiologistes travaillant avec des professionnels de la santé partenaires pour améliorer les soins aux patients et réviser les lignes directrices de 2018 du groupe de travail canadien pour le dépistage du cancer du sein. L’accent mis sur la communication et l’approche collaborative a aussi provoqué une réponse forte aux défis imposés par la COVID-19, permettant ainsi de publier en mai 2020 les « Lignes directrices de sécurité pour l’imagerie mammaire en temps de pandémie », déjà citées et téléchargées 3 387 fois. Le fait d’encourager la collaboration avec d’autres groupes partout au pays a davantage sensibilisé et amélioré la stratégie pour soutenir nos projets.
Le groupe Canadian Radiology Women (CRW) fut fondé en 2018 pour favoriser la communauté, le mentorat, le leadership et la diversité. Le groupe a déjà tenu d’importantes séances pour sensibiliser aux obstacles systémiques à la suppression des inégalités de genre. La CAR s’est engagée à mener le changement en créant un groupe de travail sur l’équité, la diversité et l’inclusion. Partout au pays, d’autres groupes ont été incités à faire de même dans leurs hôpitaux, universités et communautés respectives, et la CAR pourrait être un chef de file dans ce domaine. La création d’un réseau de soutien et d’un pôle d’information favorisera cette approche communautaire.