Un nouvel outil basé sur l'IA pour le dépistage de la densité minérale osseuse des patients est en cours d'évaluation dans le plus grand hôpital de recherche du Canada. Le Dr Mark Cicero et le Dr Alexander Bilbily, les membres de la CAR, ont vu une occasion d'améliorer les soins de santé au Canada et ont mis au point un logiciel révolutionnaire pour évaluer la densité minérale osseuse.
Sa dernière innovation, Rho, sera évaluée par l’University Health Network (UHN) en matière de détection des patients présentant un risque accru d’ostéoporose, a annoncé un communiqué de presse d’Ontario Bioscience (OBIO).
Rho est un programme piloté par l’IA unique qui analyse les radiographies acquises lors d’examens usuels pour y déceler des indications de faible densité osseuse et avertir le radiologiste du risque d’ostéoporose pour le patient, a expliqué le Dr Cicero, ce qui pourrait améliorer considérablement le dépistage de l’ostéoporose au Canada.
« Traditionnellement, les données démographiques des patients comme l’âge, le sexe et les facteurs de risque cliniques sont utilisées afin de déterminer si ces patients doivent faire l’objet d’un dépistage pour une maladie donnée. Cette approche manque souvent de spécificité et est donc coûteuse, et elle n’est peut-être pas assez sensible et ne peut donc pas détecter tous les patients atteints de la maladie. »
Selon le Dr Cicero, le dépistage opportun rendu possible par Rho représente une véritable révolution pour le dépistage de l’ostéoporose et la santé de la population.
« Il nous permet d’exploiter les informations existantes au sujet de la santé osseuse d’un patient afin de déterminer si ce dernier tirerait profit d’un diagnostic plus approfondi. Nous avons estimé que Rho peut permettre au système de santé canadien d’économiser plusieurs dizaines de millions de dollars chaque année en coûts liés aux fractures osseuses. »
Le projet d’évaluation consiste en un partenariat entre 16 Bit et l’UHN, soutenu par le Centre d’excellence en technologies critiques et en commercialisation des sciences de la vie de l’OBIO. Le projet se servira de données de cas réels provenant d’un établissement comprenant de multiples sites et desservant une population diversifiée afin d’obtenir des informations pratiques sur les performances de Rho. Ensuite, les résultats concernant les capacités de Rho seront évalués en fonction de leur influence sur le dépistage des patients, les coûts et le flux de travail en radiologie.
« Le projet prévoit le recrutement d’au moins 4 000 patients sur une période de quatre mois. Ils seront ensuite suivis pendant une période de six mois après leur examen d’imagerie afin de confirmer s’ils ont subi une DXA, a-t-il expliqué. Une fois terminé, ce projet de recherche sera publié dans des revues à comité de lecture. Nous espérons qu’il contribuera à jeter les bases des futures décisions de remboursement afin d’étendre l’adoption de cette technologie. »
Malgré les difficultés sur le plan du système de santé, Rho lui-même augmente la capacité du radiologiste à détecter les anomalies, bien mieux qu’à l’heure actuelle.
« Aujourd’hui, les radiologistes posent des diagnostics de fractures liées à l’ostéoporose et peuvent indiquer une ostéopénie sur les radiographies si elle est grave et anormale, mais l’œil humain a toujours du mal à évaluer avec précision la minéralisation osseuse avant qu’il ne soit trop tard, a déclaré le Dr Cicero. Rho permet aux radiologistes de détecter l’ostéopénie beaucoup plus tôt et avec plus de confiance qu’auparavant. Le tout signifie un diagnostic et un traitement précoces pour les patients et une réduction du risque d’une future fracture dévastatrice. »
La CAR souhaite bonne chance à 16 Bit et à l’UHN pendant le processus d’évaluation.