Annonce du projet de l’Association canadienne des radiologistes pour améliorer les demandes d’examen, en partenariat avec des sociétés nationales de spécialités médicales.
L’Association canadienne des radiologistes (CAR), avec le soutien de l’Association médicale canadienne (AMC), est fière d’annoncer le lancement d’un projet national portant sur l’intégration des lignes directrices relatives aux demandes d’examen en imagerie diagnostique aux systèmes numériques d’aide à la décision clinique (SADC) au Canada. La communauté canadienne de la radiologie corédigera des lignes directrices nationales destinées à aider les médecins traitants à sélectionner les examens d’imagerie les plus pertinents pour leurs patients. Ces lignes directrices factuelles et révisées par des pairs seront disponibles gratuitement pour accompagner les professionnels de la santé lors de la mise en œuvre des systèmes SADC. Elles visent à améliorer la qualité des soins et à permettre une meilleure communication entre médecins.
Les temps d’attente atteignent des niveaux critiques dans tout le pays
En matière de temps d’attente en radiologie, le Canada accuse du retard par rapport aux critères internationaux. En 2019, le Conference Board du Canada a publié le rapport L’importance de la radiologie, partie II. Ce dernier estimait qu’en 2018, un Canadien moyen attendait jusqu’à 82 jours pour un examen d’imagerie. La pandémie a exacerbé les temps d’attente : les procédures non urgentes ont baissé de 50 % au plus fort de la crise de la COVID-19.
La technologie pour améliorer la communication et les soins
La mise en place de lignes directrices nationales relatives aux demandes d’examen en imagerie diagnostique pouvant être intégrées aux SADC au Canada permettra de fournir les lignes directrices factuelles les plus récentes aux médecins demandant les examens. Cela vise à garantir que les patients bénéficient de la demande d’examen d’imagerie qui possède la meilleure valeur clinique, au bon moment, tout en réduisant les risques autant que possible. L’adoption généralisée d’outils de SADC permet aux professionnels de la santé traitants d’accéder aux dernières données factuelles dans le cadre de leur travail habituel, et ainsi d’éclaircir certaines zones d’ombres lorsqu’ils prescrivent des examens de radiologie. Au Canada, un tel système pourrait améliorer les résultats et réduire les retards, garantissant ainsi que les patients canadiens reçoivent les bons examens au bon moment.
Demandes d’examens informatisées : le Canada à la traîne par rapport aux autres pays industrialisés
Dans d’autres pays, la mise en place de SADC pour les professionnels de la santé demandant des examens en radiologie a connu un succès remarquable. Au Royaume-Uni par exemple, le Royal College of Radiologists s’attèle à tester la distribution de lignes directrices relatives aux demandes d’examen en radiologie via un logiciel d’aide à la décision clinique. Aux États-Unis, depuis le 1er janvier 2020, la loi Protecting Access to Medicare (PAMA) exige que les fournisseurs consultent les critères pertinents avant de faire une demande d’examen en imagerie médicale avancée (TDM, IRM, médecine nucléaire et TEP) pour les patients Medicare et Medicaid.
Bien que les évolutions susmentionnées ne soient pas passées inaperçues au Canada, seuls quelques hôpitaux et juridictions canadiennes ont commencé à utiliser des SADC. À Toronto, l’hôpital général de North York a mis en place un SADC intégré au module de demandes d’examen de son système de dossiers médicaux électroniques (DME). Les Services de santé Alberta ont également commencé à mettre en place un système similaire de demandes d’examen informatisées.
La CAR compte s’appuyer sur ces réussites et s’inspirer des meilleures pratiques pour élaborer un système informatisé de demandes d’examen en radiologie. Cela ne s’arrête pas à la radiologie. En effet, une fois élaboré, ce système pourrait servir de modèle aux autres spécialités au Canada.
En collaboration avec des organismes médicaux nationaux tels que l’Association canadienne des médecins d’urgence et le Collège des médecins de famille du Canada, la CAR compte lancer l’élaboration de lignes directrices nationales factuelles relatives aux demandes d’examen. La campagne nationale Choisir avec soin et l’Association des infirmières et infirmiers praticiens du Canada seront aussi des intervenants clés de ce processus. Ils garantiront que celui-ci se concentre sur la protection des patients et prône les meilleurs soins pour les Canadiens.
« Les lignes directrices relatives aux demandes d’examen en radiologie devraient être des outils de collaboration non punitifs, conçus pour améliorer la qualité, la sécurité et la pertinence. La collaboration entre tous les intervenants, y compris les patients et les prestataires, est indispensable si l’on veut créer des lignes directrices canadiennes complètes visant à améliorer les soins des patients et familles au Canada, »
– Dr Ryan Margau, co-directeur du groupe de travail sur les lignes directrices relatives aux demandes d’examen de la CAR et chef et directeur médical de l’imagerie médicale à l’hôpital général de North York.
À compter de janvier 2021, la CAR travaillera avec une équipe d’épidémiologistes pour prendre en main l’élaboration de ces lignes directrices factuelles à l’aide du cadre de référence GRADE. Cela permettra de s’assurer que toutes les lignes directrices sont adaptées au contexte du système de santé canadien. Nous recueillerons également l’avis de toute la communauté de la radiologie. Les docteurs Ryan Margau et Paul Pageau, co-directeurs du groupe de travail sur les lignes directrices relatives aux demandes d’examen de la CAR, assureront la direction et la gestion de ce projet.
« Nous devons travailler en collaboration avec tout l’éventail des professions médicales demandant des examens, afin de prendre des décisions éclairées quant au choix des examens d’imagerie médicale et des traitements. Nous pourrons y parvenir grâce à des lignes directrices canadiennes faciles d’accès, »
– Dr Paul Pageau, co-directeur du groupe de travail sur les lignes directrices relatives aux demandes d’examen de la CAR, directeur de l’échographie au point d’intervention des services d’urgence de l’hôpital d’Ottawa et professeur adjoint à l’Université d’Ottawa.
Ce projet vise globalement à promouvoir la médecine factuelle, ainsi que d’améliorer l’accès aux soins et les résultats pour les patients.