Les services en radiologie sont composés de plusieurs responsabilités qui se chevauchent et se croisent, ainsi que d’interactions considérables entre les disciplines. La gestion des relations professionnelles entre les radiologistes, les technologues, les commis aux réservations, le personnel infirmier et les autres professions peut donc représenter un défi complexe.
La Dre Jean Seely est la présidente de la Société canadienne de l’imagerie mammaire (SCIM) et coprésidente du groupe de travail sur l’imagerie mammaire de la CAR. Au cours de ses décennies d’expérience, elle a constaté que les interactions positives entre ces groupes sont essentielles pour atteindre les objectifs des services et offrir de meilleurs soins aux patients. En effet, des relations de travail tendues peuvent considérablement nuire aux objectifs d’un service.
« Le défi constant repose sur le fait que chaque groupe différent au sein d’un service en radiologie a des responsabilités différentes et a recours à des méthodes variées pour atteindre leurs objectifs », explique Dre Seely. « En tant que radiologistes, nous savons ce que l’on attend de nous pour faire notre travail, mais il nous arrive parfois de ne pas voir la façon dont il s’imbrique au sein du réseau plus large de l’administration clinique. »
Elle ajoute que, lorsque nous parlons depuis un point de vue différent au sein du milieu de travail, il nous est souvent difficile de comprendre les éléments fondamentaux du point de vue des autres. Dans ces situations, il faut souvent définir correctement le problème en cherchant d’abord à le comprendre avant de le résoudre. Elle a comparé cette expérience à l’implantation d’un nouveau logiciel de flux de travail pour illustrer cette perte de lien en action.
« Lorsque nous avons mis en place ce nouveau système d’information médicale, ce que nous n’avons pas réalisé, c’est que les informations que le radiologiste voit ne sont pas nécessairement les mêmes que celles auxquelles le technologue ou le commis aux réservations ont accès. Cela a mené à plusieurs problèmes de communication. Ce n’est que lorsque nous avons pris des captures d’écran pour partager nos perspectives exactes de ces informations que nous avons pu pleinement comprendre ce dont l’autre personne parlait. »
La situation inverse est aussi vraie, et peut mener à des résultats positifs et à une exécution efficace.
Dre Seely a raconté un problème lié à des procédures préchirurgicales par grain radioactif. Le problème sous-jacent était que les patients subissaient constamment des retards entre la procédure préchirurgicale et le rendez-vous chirurgical. Cette situation était difficile pour les patients, et les chirurgiens se plaignaient des ralentissements engendrés. Malgré le fait que les radiologistes réalisaient les bonnes procédures préchirurgicales, ils étaient tenus responsables de ces délais.
Ce problème a rassemblé le personnel clinique et administratif afin qu’ils puissent mieux comprendre le rôle de l’autre dans ce processus, ce qui leur a ainsi permis de trouver rapidement une solution. Lorsque le superviseur a appris que la procédure par grain radioactif pouvait s’effectuer en dehors du jour de l’opération au lieu de lors de celui-ci, des changements administratifs ont été mis en place du jour au lendemain pour ajuster les besoins du personnel. Les délais ont alors disparu », a conclu Dre Seely.
« Bien que le résultat soit positif dans ce cas, il ne s’est pas produit tout seul ou par hasard », a-t-elle ajouté. Si les radiologistes, les chirurgiens et le personnel administratif étaient restés cloisonnés au lieu de se réunir pour comprendre les autres points de vue, alors ils n’auraient peut-être pas trouvé la solution aux retards ou ne l’auraient pas mise en place aussi rapidement.
« Il est essentiel que les radiologistes consacrent de leur temps à bâtir des relations avec les personnes administrant les soins médicaux », conclut Dre Seely. « Il s’agit d’un moyen incroyablement efficace pour éviter les conflits et résoudre les problèmes. »