Avec la présentation d’une étude publiée par des membres de la CAR : Dre Helen Cheung, Dr Laurent Milot et Dr Tishan Maraj
Le rehaussement différé de la tumeur et des métastases hépatiques du cancer colorectal (MHCC) lors d’une IRM rehaussée par le gadoxétate est associé à la survie après une hépatectomie, selon les résultats signalés par les chercheurs du Sunnybrook Health Sciences Centre1.
Ce rapport fait suite à des résultats semblables publiés par le même groupe plus tôt en 2018 avec un produit de contraste extracellulaire pour l’IRM, le gadobutrol (Gadovist®, Bayer Inc.)2. Dans ces travaux, Cheung et coll. ont démontré que le rehaussement tardif par gadolinium des MHCC lors d’une IRM avec injection de gadobutrol est associé à une fibrose tumorale et au taux de survie globale après une résection hépatique. Le lien entre le rehaussement tardif par gadolinium et la fibrose peut être dû à une fuite de produit de contraste dans la tumeur. Il a déjà été bien établi dans la documentation que la fibrose de la tumeur est associée à la survie à la suite d’une hépatectomie.
Dans cette étude plus récente, l’objectif du groupe était de confirmer si l’association entre le rehaussement différé et la survie à long terme pouvait être observée en utilisant le gadoxétate (Primovist®, Bayer Inc.), un produit de contraste hépatobiliaire. Soixante-cinq patients ayant reçu une chimiothérapie préopératoire et subi une IRM rehaussée par gadoxétate avant la chirurgie étaient inclus dans cette étude rétrospective. Le rehaussement différé de la tumeur a été évalué en calculant l’augmentation du rapport signal-bruit (s/b) entre les images produites sans produit de contraste et les images en phase tardive, soit après 10 minutes et 20 minutes. Le rehaussement moyen de la tumeur a été calculé dans les cas de lésions multiples et le rehaussement par patient a ensuite été calculé entre ceux qui présentaient un rehaussement faible ou fort d’après l’indice de Youden pour la survie à 3 ans.
L’étude a révélé que la proportion de patients avec un fort rehaussement de la tumeur ayant survécu après 3 ans était de 85,1 %, comparativement à 56,5 % chez ceux ayant présenté un faible rehaussement sur les images en phase tardive de 10 minutes. En ce qui concerne la phase tardive de 20 minutes, la proportion de patients ayant survécu après 3 ans a été de 79,4 % chez les patients ayant présenté un fort rehaussement de la tumeur par rapport à 58,7 % pour ceux ayant présenté un faible rehaussement de la tumeur.
Bien que d’autres études soient nécessaires pour évaluer les répercussions cliniques de ces observations, les avantages clés que présentent les biomarqueurs d’imagerie par rapport aux biomarqueurs pathologiques et moléculaires pourraient inclure la capacité d’évaluer des tumeurs multiples et même d’évaluer l’hétérogénéité au sein d’une même tumeur. L’investigateur principal, Dr Laurent Milot, commente ces travaux en affirmant se réjouir de la possibilité d’utiliser ces renseignements comme outil pronostique. « À l’heure actuelle, tous les patients sont traités de la même façon mais, grâce à ces données, nous pourrions savoir d’emblée quel schéma thérapeutique convient le mieux à chaque patient. »
- Cheung et coll. Eur Radiol, 10 juillet 2018 [publication en ligne avant l’impression].
- Cheung et coll. Eur Radiol 2018; 28:3505-3512
PP-GAD-CA-0009-1