par Viola Kaminski, spécialiste en communications, UBC Sauder School of Business
Un partenariat entre la UBC Sauder School of Business et le Département de radiologie de l’Université de la Colombie-Britannique aide des médecins à mieux comprendre le monde des affaires.
« Malheureusement, les médecins bénéficient rarement d’une bonne formation en affaires », explique le Dr Bruce Forster, directeur du Département de radiologie à la Faculté de médecine de l’Université de la Colombie-Britannique.
Le Dr Forster a pour la première fois pris conscience de l’importance du lien entre la médecine et le monde des affaires il y a trois ans, pendant qu’il évaluait un cours de leadership médical organisé par la UBC Sauder School of Business et les autorités sanitaires provinciales. Une solution unique en son genre a alors commencé à germer dans son esprit.
« Je me suis dit que si les médecins devaient se familiariser avec le monde des affaires, ils devraient contribuer à la création d’un cours adapté à leurs besoins. Dans le système de santé actuel, il serait très avantageux pour les médecins d’avoir certaines compétences de base en la matière, notamment en leadership, en travail d’équipe, en exploitation et en négociation. »
Les réflexions initiales du Dr Forster ont ainsi donné naissance à un nouveau partenariat entre la UBC Sauder School of Business, le Département de radiologie de l’Université de la Colombie-Britannique, la CAR et la Fondation radiologique canadienne (FRC). Il a jusqu’à maintenant permis de créer deux séances de formation des cadres à l’intention des radiologistes canadiens, afin de les aider à combler efficacement ce qui a déjà été un large fossé entre le monde des affaires et la médecine.
La médecine au 21e siècle
Aujourd’hui plus que jamais, les médecins se retrouvent à agir à la fois comme fondateur, président-directeur général et gestionnaire de leur propre entreprise de services médicaux, et ils doivent se familiariser avec les responsabilités et les compétences qui s’y rattachent. « Il est fini le temps où les médecins ne faisaient que de la médecine. Leur travail comporte maintenant de très nombreux aspects qui ne sont tout simplement pas abordés pendant leur formation et qu’ils doivent apprendre seuls », explique le Dr Emil Lee, président de la CAR et directeur médical régional de l’imagerie médicale au sein de la Fraser Health Authority.
« Les médecins ne sont pas naturellement à l’aise en leadership et en affaires. Heureusement, ils peuvent le devenir. Nous aurons grandement besoin d’effectifs ayant d’excellentes aptitudes en leadership à l’avenir dans le milieu de la radiologie au Canada », souligne le Dr Lee. Et l’ensemble de la communauté médicale s’entend sur ce point. Un article récemment publié dans le New England Journal of Medicine Catalyst révélait que les diplômés en médecine n’ont pas la formation de base en affaires et en leadership dont ils ont besoin pour optimiser la qualité et réduire les coûts de leur pratique clinique. Quant à The Atlantic, il soulignait la hausse des plaintes par rapport au programme de médecine aux États-Unis qui n’a presque pas changé depuis 1910.
En fait, les étudiants ont commencé à compléter leur formation avec différents programmes il y a quelques décennies à peine. Par exemple, le nombre de programmes conjuguant médecine et administration des affaires aux États-Unis est passé de 6 à 65 en seulement 20 ans. On estime que plus de 500 étudiants y sont actuellement inscrits à l’échelle du pays.
Selon le Dr Forster, les deux cours créés à ce jour par la UBC Sauder School of Business et le Département de radiologie se veulent une base, car ils portent sur les principes d’affaires essentiels requis pour surmonter les défis actuels de la radiologie au Canada. Le cours de l’année dernière, coanimé par le Dr Forster lors de la conférence annuelle de la CAR, portait sur la gestion de l’exploitation et le leadership, tandis que l’atelier de cette année traitait des négociations.
Éliminer l’isolement des facultés
Compte tenu du succès remporté par les deux cours, le Dr Forster croit que plus de facultés universitaires devraient collaborer pour créer des synergies. « Dans les universités, l’isolement se manifeste habituellement par une absence de collaboration et la non-inclusion de sujets comme les affaires et le droit dans les programmes, explique Bruce Wiesner, doyen associé du programme de formation des cadres de la UBC Sauder School of Business. Pourtant, comme ce partenariat l’a démontré, la collaboration entre différentes facultés universitaires et organisations externes permet de créer des cours intéressants en plus d’améliorer les soins aux patients. »
- Wiesner ajoute que le programme de formation des cadres, constamment reconnu parmi les meilleurs au monde par le Financial Times, jouit déjà d’un solide partenariat avec la Faculté de médecine et d’autres organisations de soins de santé clés grâce au Physician Leadership Program (programme de leadership en médecine, ou PLP).
D’une durée de 10 jours, le programme PLP s’adresse aux médecins-chefs qui souhaitent acquérir les comportements et les aptitudes en leadership dont ils ont besoin pour planifier et offrir leurs services afin de transformer le système de santé de la Colombie-Britannique. « En tant qu’école de gestion faisant partie d’une université, nous avons la possibilité de travailler avec d’autres facultés et de les aider à offrir des formations en affaires et en leadership, explique M. Wiesner. En prime, cela nous permet d’avoir une influence qui se chiffre autrement qu’en dollars et en sous sur d’autres organisations. »
« Nous nous sommes efforcés de créer un cours qui transforme non seulement le perfectionnement professionnel et personnel des radiologistes, mais qui a aussi des retombées sur l’ensemble du milieu en favorisant les économies dans le système de santé. En tant qu’établissement d’enseignement, nous voulons ultimement avoir ce type d’incidence durable sur les organisations et les gens grâce à ce genre de partenariats d’apprentissage », conclut M. Wiesner.