Le discours public a récemment abordé les protocoles de dépistage du cancer du sein au Canada et la façon dont le pays aborde la santé des femmes. Cette discussion a été suscitée par la publication de l’ébauche des recommandations sur le dépistage du cancer du sein par le Groupe d’études canadien sur les soins de santé préventifs (GÉCSSP) du 30 mai.
Les lignes directrices de la CAR sont claires : le dépistage du cancer du sein devrait commencer à 40 ans. Les recommandations proposées par le GÉCSSP constituent un guide pour les femmes à risque moyen de cancer du sein qui envisagent de passer un dépistage, soit généralement les femmes âgées de 40 à 75 ans; elles ne s’appliquent pas aux patientes ayant des antécédents de cancer du sein, une densité mammaire accrue ou qui présentent des symptômes suggérant un cancer du sein.
Le GÉCSSP souligne que le dépistage du cancer du sein devrait être un choix personnel pour les patientes et qu’elles devraient être pleinement informées des avantages et des inconvénients du processus de dépistage. Les patientes doivent être en mesure de prendre des décisions éclairées, en accord avec leurs valeurs personnelles. Selon le groupe de travail, si la patiente choisit d’aller de l’avant avec le dépistage, elle devrait se voir proposer une mammographie tous les deux à trois ans.
Lors de la publication du projet de recommandations, la CAR a répondu par une déclaration soulignant plusieurs points clés de ses propres directives de dépistage du cancer du sein.
« La CAR a élaboré des directives qui recommandent le dépistage à partir de 40 ans en utilisant des données probantes », a déclaré la Dre Ania Kielar, présidente de la CAR. « Actuellement, il y a une grave pénurie de ressources humaines dans le secteur de la santé, en particulier de technologues, y compris en mammographie. Nous devons donc travailler avec Santé Canada, divers ordres de gouvernement et les radiologues pour continuer à accroître l’accès équitable à l’imagerie mammaire pour les femmes, en particulier celles qui courent un risque plus élevé de cancer. »
Depuis lors, Santé Canada a convoqué une réunion d’experts médicaux dans l’espoir d’étoffer les connaissances et de recueillir des commentaires, à laquelle ont participé la Dre Kielar et la Dre Rachel Fleming, experte en santé mammaire. « Le ministre de la Santé, Mark Holland, souhaitait en savoir plus sur les experts en imagerie mammaire afin de mieux comprendre les limites des recommandations du groupe de travail et était très ouvert aux commentaires », a déclaré la Dre Kielar. « La Dre Fleming a expliqué succinctement la position de la CAR sur la nécessité d’accroître l’accès à l’imagerie pour les femmes, y compris celles âgées de 40 à 50 ans, et l’urgence d’accroître le pouvoir personnel sous la forme de technologues et de ressources humaines en santé. »
La Dre Fleming est membre du groupe de travail sur l’imagerie et l’intervention mammaires de la CAR. Elle pense qu’il est productif d’avoir des discussions chaque à chaque fois que sortent de nouvelles lignes directrices, car cela permet aux parties prenantes de partager leurs critiques avec les auteurs et de tester la véracité des recommandations. « Toutes les personnes impliquées dans les recommandations ou les discussions ultérieures veulent s’assurer que les femmes reçoivent des soins appropriés. C’est notre objectif commun. »
Elle dit que les recommandations devraient en fin de compte aider les médecins référents à savoir quoi faire d’une manière facilement accessible, sans les submerger. Elle a noté que le message de ces recommandations pourrait être plus clair, car il peut sembler que le groupe de travail ne veut pas du tout dépister les patientes, ce qui est une interprétation incorrecte.
Le jeudi 27 juin, la CAR s’est associée à la Société canadienne du cancer (SCC) pour présenter un webinaire conjoint couvrant les principaux principes des recommandations et un aperçu du Groupe de travail. La CAR est reconnue comme la voix nationale des radiologues, et il est important pour l’organisation de jouer un rôle de leadership dans la transmission du sens et de l’objectif des recommandations, dit la Dre Fleming.
« La grande majorité des rapports sur les seins sont effectués par des radiologistes généraux. Il est essentiel de s’assurer qu’ils sont au courant des dernières recommandations et qu’ils sont tenus informés lorsqu’ils communiquent avec les médecins référents. Tout doit être fait dans le but de trouver l’examen adapté pour chaque patiente. »
Le public est invité à faire part de ses commentaires au Groupe consultatif sur les projets de recommandations jusqu'au 11 juillet.