Selon l’Enquête canadienne sur les capacités financières de 2019, près du deux tiers des Canadiens ont affirmé avoir un fonds d’urgence leur permettant de couvrir leurs dépenses pendant trois mois.
Avez-vous été en mesure d’accéder à l’argent dont vous aviez besoin ces derniers mois?
En temps normal, économiser un fonds d’urgence est une pratique sensée, mais tous n’en ont pas les moyens. Est-il donc possible d’en amasser un durant la pandémie? Pour certaines personnes, c’est l’un des moments les plus propices pour le faire.
Si vous ou un membre de votre ménage travaillez plus qu’à l’habitude ces temps-ci, vous êtes plus susceptible d’être en contact avec le coronavirus. Il serait donc sage de mettre de côté le revenu additionnel que vous recevez présentement. Cela s’applique également si votre revenu n’a pas changé, mais que vos dépenses non essentielles ont grandement diminué.
Mais par où commencer? Quels aspects méritent votre attention? Les réponses ci-dessous sont là pour vous aider.
- Comment puis-je commencer à amasser un fonds d’urgence?
Avec les fermetures qui frappent en ce moment de nombreux services et établissement, certaines familles arrivent à économiser davantage d’argent en dépensant moins pour les camps d’été, les évènements sportifs, les voyages et les sorties au restaurant. D’autres ont même vu leur revenu augmenter. Avez-vous reçu un soutien gouvernemental, tel qu’une augmentation de votre Allocation canadienne pour enfant? Comptez-vous recevoir un remboursement d’impôt?
Pour commencer à amasser un fonds d’urgence, établissez et analysez votre budget mensuel afin de déterminer le montant d’argent que vous pouvez vous permettre de mettre de côté. Ensuite, faites-en sorte que ce montant soit transféré automatiquement et régulièrement vers votre fonds d’urgence.
- Combien d’argent devrais-je mettre dans un fonds d’urgence?
Habituellement, la somme recommandée permet de couvrir vos dépenses durant trois à six mois. L’astuce est de commencer modestement. Si l’objectif d’amasser un fonds d’urgence de 50 000 $ vous apparaît insurmontable, commencez plutôt en vous fixant un objectif de 5000 $. Si votre revenu net est plus élevé, envisagez d’accumuler dans votre fonds d’urgence un montant équivalant à six mois de dépenses. Rappelons-le, ce montant est basé sur vos dépenses et non sur votre revenu.
- Où devrais-je placer l’argent de mon fonds d’urgence?
Puisque vous voudrez avoir rapidement accès à votre argent dès que vous en aurez besoin, un compte-épargne ou un compte-épargne à intérêts élevés feront tous deux l’affaire.
Vous pouvez également utiliser un compte-épargne libre d’impôts (CELI). L’argent que vous retirez d’un CELI est non imposable. Vous pourrez replacer dans votre CELI tout argent que vous retirez de celui-ci, jusqu’à ce que vous atteigniez la limite annuelle de placement. Une fois votre limite de placement atteinte, vous pourrez replacer le montant retiré lors de la prochaine année comptable. (Pour plus d’informations sur votre limite de placement, consultez la section « Mon dossier » du site web de l’Agence du revenu du Canada.) Assurez-vous simplement de garder l’argent investi dans un endroit sûr qui vous permettra de retirer les fonds quelques jours ou quelques semaines après leur placement.
- J’ai accès à une ligne de crédit. Est-ce donc nécessaire pour moi d’avoir un fonds d’urgence?
Il peut être tentant de remplacer un fonds d’urgence par une ligne de crédit, surtout si le taux d’intérêt de cette dernière est bas. Après tout, une ligne de crédit est accessible dès que vous en avez besoin, et vous ne payez pas d’intérêt si vous ne retirez pas d’argent de celle-ci. D’un autre côté, le taux d’intérêt de votre ligne de crédit varie en fonction du taux directeur de la Banque du Canada. Et bien que cela soit peu probable, les conditions d’utilisation de votre ligne de crédit peuvent également changer.
De plus, utiliser une ligne de crédit pour couvrir des dépenses urgentes et imprévues signifie accumuler une autre dette dont vous devrez ultérieurement vous acquitter. Tout défaut de paiement de votre ligne de crédit pourrait affecter votre cote de crédit.
Si vous êtes à l’aise avec ces possibilités, alors vous pouvez utiliser une ligne de crédit en lieu et place d’un fonds d’urgence. Vous pourrez ainsi investir tout surplus d’argent que vous accumulerez dans le paiement d’une dette ou des placements plus risqués plutôt que de le placer dans un fonds d’urgence qui se doit d’être sécuritaire et facilement accessible (ce qui signifie généralement utiliser des fonds de placement avec un taux d’intérêt bas).
- Si je suis endetté(e), devrais-je payer ma dette avant de commencer à amasser un fonds d’urgence?
Cela dépend du type de dette. Si vous avez un solde sur votre carte de crédit, votre priorité devrait être de payer ce solde, car le taux d’intérêt sur celui-ci est élevé. Pour plus de conseils, consultez notre article intitulé Rembourser ses dettes à l’heure de la COVID-19 : par quoi commencer?
Pour prendre cette décision, vous devez prendre en compte à la fois votre paix d’esprit et le pur calcul mathématique. Par exemple, certains vous diront qu’il est plus avantageux de payer d’abord votre hypothèque, puisque les intérêts que vous éviterez alors seront probablement plus élevés que celles que vous accumuleriez dans un fonds d’urgences.
D’autres, en revanche, vous diront qu’il est plus important d’avoir de l’argent à portée de main en cas d’urgence que de réduire son hypothèque, surtout à l’heure actuelle. En effet, plusieurs provinces et villes canadiennes commencent à relancer leur économie et nous ignorons ce qui va se passer dans les prochains mois.
Une approche équilibrée pourrait être la plus avantageuse pour vous. Il est important de choisir l’option ou les options qui vous permettent de dormir paisiblement.
Pour toute question sur la création d’un fonds d’urgence dans le cadre de votre planification financière, communiquez avec un conseiller MD*.
Cliquez ici pour des ressources financières additionnelles.
* Conseiller MD fait référence à un conseiller financier (conseiller en placements au Québec) de Gestion MD limitée ou à un gestionnaire de portefeuille de Conseils en placement privés MD.
L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels d’ordre fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.